Fox's Faith

• FOI  PROFANE •

( ou foi laïque / foi animale / foi artistique / foi sanitaire Etc. )

   J'ai longtemps cru que j'étais agnostique ... Et puis je me suis rendu compte qu'à vouloir trop en savoir ("existe, existe pas ?") on reste sur le pallier, sans jamais entrer (dans le vif du Sujet). C'est comme la relation d'un fils d"Adam avec une femme, une fois établi qu'il l'aime, ce n'est que le début de l'histoire (et des complications ... Surtout si elle ne s'exprime que par le langage des signes, comme c'est le cas avec la déité, la majeure partie du temps, où l'immanence est une adéquation dans le mouvement uniquement) ... La réciprocité est un process, pas un état.

"Le contraire de croire, ça n'est pas douter, mais savoir."

Puisque l'inverse de l'incertitude, jusqu'à preuve du contraire, c'est bien la certitude (et la plupart d'entre nous sont prudents quant à une éventuelle servitude qui serait liée à des convictions monolithiques).

Apprécions la relation faite entre foi et confiance. Car c'est tout à fait ça qui reste, quand on a ni certitude établie (en permanence), ni conviction passionnée (déraisonnable), ni le goût du doute (tiédeur imposée).

La vraie devise de Socrate (et non pas de Jean Gabin, comme certains le croient indûment) c'était « La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien ».

 

   « Je ne sais pas, j'ai parfois un côté sceptique qui fait que le doute est comme une couche qu'on ne peut pas vraiment gratter. On peut toujours savoir et douter quand même, puisqu'une question peut toujours en appeler une autre. Il ne suffit pas de connaître pour éteindre le doute, parce que le doute est constitutif de la connaissance : bien sûr, on peut toujours oublier que la lumière vient des ténèbres, mais c'est au prix d'une certaine idéologie.
En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que le scepticisme est toujours possible, donc toujours valable. Ce qui fait qu'on le reste ou qu'on adopte une autre position philosophique, c'est en général une certaine fin pratique. Parce qu'il faut bien s'arrêter quelque part : comment fais-tu pour vivre si tu n'arrêtes pas de douter ? Tout le monde ne s'arrête pas au même endroit, mais pourtant tout le monde le fait bel et bien un jour. Bon week-end ! 
»

 

« Tu as tout a fait raison de souligner que la non-croyance, qu'on fait facilement passer pour de la philosophie (c'est-à-dire pour une certaine indépendance d'esprit), n'est bien souvent qu'on avatar d'une pensée religieuses décuplée. C'est le sommet du dogmatisme.
Soyons attentifs aux mots : un laïc n'est pas un non-croyant, mais un homme qui dissocie le religieux du politique : c'est une prise de position politique, et pas l'expression d'une croyance
. On peut donc très bien parler d'un laïc chrétien ou musulman sans que ça pose problème.

On a aussi du mal à comprendre que ce qui alimente la foi, ce n'est pas du tout la certitude, mais au contraire le doute : si j'ai foi en quelque chose, c'est justement parce que je n'ai pas de certitude quant à ce qui va se passer après ma mort, parce que je ne connais pas l'essence de la vie mais que "je sens qu'il y a quelque chose dans tout ça qui me dépasse". Certes, je décide de m'en remettre à un ordre supérieur ; mais cela n'intervient que dans un second temps, car c'est le comportement qui découle de la croyance. L'incertitude est le vrai moteur de la foi, et un vrai croyant est rarement quelqu'un de suffisant. "Foi" veut dire "faire confiance" ; et si je dois faire confiance, c'est bien parce que je ne peux pas être absolument certain. »

(© jc - Le 17/01/2009 à 14h14 - " Bonjour cowboy ! " )

 

Aujourd'hui à 14h14 jc faisait s'écrouler une théorie établie de longue haleine, et dégainait plus vite que son ombre pour contraindre à se coucher toutes les idéologies.
Heureusement le gardien de vache avait dans sa musette l'antidote, et organisait la riposte ... (Car il connaissait ce fléchissement au Talon d'Achile ...)

Le scepticisme est louable, c'est l'inertie qui l'est moins. Dans doute il y a "out".
Si la lumiére peut pourfendre les ténébres, l'inverse est impossible. (Les ombres chinoises ne seront jamais que des trous dans le faisceau à VITESSE CONSTANTE [la seule constante connue à ce jour dans l'univers : 299 792 458 m/s], et non pas des ondes ciblées, ou des particules canalisées).
La bivalence est donc illusoire. (Pas de match nul. Le Black-Out ou rien - R.A.S.)

Il y a un aspect salutaire à douter avant de s'engager ; mais il y a un inconvénient à trop d'actions, ou à une action trop intense : le doute s'impose si on ne l'a pas invité. "Trop d'infos, tue l'info". Aussi bien que la censure ...


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  Comme on le voit, l'inverse du doute, c'est la confiance. Une façon de retourner la pression, d'inverser les moteurs, comme les acteurs qui transforment leur trac en gnac avant d'entrer en scène ... (Bien sûr cela n'est pas donné à tout le monde de devenir héroïque ! Mais ce n'est pas une raison pour laisser les commandes à ceux qui paniquent !)

Une intention préétablie, pour se fixer un objectif, certes jusqu'au-boutiste (tel le funambule qui pose le pied sur un filin ; ou l'alchimiste qui verrait bien le plomb se transformer en or) mais sans jamais vraiment connaître ni le moment opportun, ni l'endroit adéquat.
Le Chevalier de la Table Ronde part à la conquête du Graal sans être certain de le trouver. (Et d'ailleurs, cherche-t-il vraiment à le trouver ? Est-il prêt à trouver ce qui l'obligerait à changer entièrement de mode de vie, à plaquer tout ce qui motive son existence ... ? Toujours plus près, mais en "free-lance" ...)

L'appât du gain risque vraisemblablement de corrompre la geste, qui met sur les routes les chevaliers comme les troubadours ... Leur récompense c'est dans le bonheur qu'ils pourvoient que, par empathie, ils peuvent la savourer ... Cette quête incessante de la grâce [...] c'est la première motivation de la foi.

Parfois le somnambule fait des exploits !

"L'important n'est pas le sommet, mais l'escalade" comme disent les randonneurs, ou les alpinistes Zen.
L'essentiel ce n'est pas d'arriver à St Jacques de Compostelle, mais d'avoir accompli le pèlerinage !
C'est le trajet qui est formateur, les rencontres que l'on y fait ...
(C'est pour ça que je suis attristé, quand je sais ce qui se passe au sujet de La Mecque, où tout le fondement du rituel est parfois cruellement bâclé, parfois tragiquement écourté : un tel périple pour passer à côté de l'essentiel, voilà à quoi peut mener la dérive d'une spiritualité en superstition ...)

La superstition c'est la domestication du doute, en expurgeant la moindre quête de vérité ! Trop facile.
... Pourtant, ce goût affirmé de la vérité, c'est la première nourriture de la foi, à jamais confirmée.

Reportons nous plutôt à l'expérience de ces marins compétiteurs, qui ont connu les pires aléas pour des navigateurs. Ils disent :

“La peur = pas bon, (ça va, 2 secondes) ; mais la crainte = bon, (admettons)
“ Le stress = énergie imposée => en faire de la concentration (établir différents plans, évaluer les matériels nécessaires). La peur n'est pas positive, car elle paralyse. ” La prudence est en balance avec l'audace ; au dessus de la ligne de flottaison.

A bien y regarder, voilà donc ce à quoi ressemble la foi : une farouche volonté de ne pas abandonner, une ferme résolution de survivre au naufrage !
Et surtout quand on le sait inéluctable !

De l'aveu même d'un illustre décalé : "être irrattrapable" cela désigne aussi bien un cancre qu'un génie ... Aussi bien un l'athlète le plus performant ; que le "bon-à-rien" en queue de peloton. Pareillement un chef d'oeuvre avant-courreur; que certaine tache trop désolante.

 


 
Le 15/01/2009 à 18h19
- fox @ jc -

« Bref, la seule manière qu'on trouve de définir notre identité post-christianisme, c'est le choix tranché entre croyant/non croyant, idéalisme/matérialisme, droite/gauche/, gentil/méchant. Que des polarités. »

Un choix tranché ?

Un individu qui croit « dur comme fer » en la non-existence de toute divinité EST un croyant (par défaut, qui a la croyance du néant à l'endroit de l'entité en question - sans réponse).

Gandhi est le prototype même de l'idéaliste arc-bouté sur le monde matériel (ce n'est pas un représentant religieux, même si sa foi fut enorme ; ni un cynique obsédé matérialiste, ni un bricoleur : il tisse avec brio).

La question Droite / Gauche a déjà été traitée ici (tout dépend d'où l'on se place dans l'hemicycle ...) et puisque nous sommes dans une phase post-"rupture" (avec des ministres dits "de gauche", et une opposition socialiste dénoncée comme "de droite" par les révolutionnaires, ou centriste, il n'y a plus rien de tranché du tout !

Quant au clivage gentil/méchant, je dirais que "l'habit ne fait pas le moine" (Claude de son prénom - et une pourrite, une !) ... Et puis que finalement Hulk est bon gars (Et Shreck aussi, oui - je précise, entre parenthèses, sinon il va faire sa crise ).


Ce qui m'a tourneboulé, dans la fameuse phrase sur les religieux et les profs, celle qui a pu choquer en république laïque, et perdre en tergiversations les tenants intégristes du monothéisme ("Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur") c'est que l'on puisse préconiser un tel « apprentissage »

(...) Alors qu'on sait bien (si l'on se prétend de culture judeo-chrétienne, ou musulmane) que c'est plié, depuis Adam & Eve !
(Et comment il s'appelait l'arbre sur lequel a poussé le « fruit défendu » ?)
La différence est inaliénable, donc acquise une fois pour toute.
C'est même ça qu'on appelle, depuis (?),le "péché originel" (= inné, par conséquent). CQFD


La morale se doit d'être pratique, pas dogmatique. (Je dis ça pour faire plaisir à Lionel, qui croit que je suis hermétique à son éthique ...)