“ Mangez-vous les uns les autres ” (directive Economiste, relevée dans un fascicule de "Culture
Entrepreneuriale" non réfractaire au cannibalisme ...)
Il
y a une filiation depuis la Résistance (contre le fascisme, dans
les années 40), jusqu'aux luttes sociales et écologiques
d'aujourd'hui : la tentation d'entraver le Jugulateur (Pardon, le Grand
Jugulateur !) dans sa course folle de spin-doctor reducteur de
têtes.
Autrement
dit : de savoir préserver (le patrimoine matériel et
spirituel) là où se déploie la bêtise
irréfléchie (forcément !), les instincts primitifs, les pulsions du cerveau primitif ("reptilien").
De toujours faire prévaloir des facteurs économiques,
conduit à une recrudescence des incidents et à une
gabegie du fait de phénomènes collatéraux.
(Exemple
allégorique : la passerelle du paquebot Queen Mary II,
prévue pour des marchandises, qui ne résista pas aux
vibrations des invités du petit-peuple amené à
visiter l'édifice. Ce qui partait d'un bon sentiment est devenu
une tragédie qui entacha à jamais toute la
légitime fierté des artisans-constructeurs. Encore une
fois en haut-lieu, on a voulu faire "à l'économie". Quitte à prendre les gens pour du bétail ... )
Tout
comme ces impératifs de rentabilité maximale, qui nous
imposent des fuites régulières dans les centrales
nucléaires. (qui, selon toutes probabilités, ne pourront
qu'augmenter le 'trou de la secu' dans les années à venir
...)
Répétons-le, l'âpreté au gain amène invariablement à la faillite.
Désastres
d'ailleurs généralement bien rétribués (ne
parlons pas des "délits d'initiés", mais simplement des
récompenses mirifiques attribuées légalement aux
responsables de grandes entreprises phagocyteuses, qui ont mené
à la catastrophe leur société employeuse de
milliers de destinées, pour le confort intellectuel de quelques
actionnaires, désireux d'être, dans un grand élan
collectif, systématiquement vain, temporairement "numero 1
mondial").
La précipitation précipite le déshonneur :
La désintégration ne se régit que dans la hâte.
Le fascisme usuel ne se gère que dans l'injonction.
On
ne connaît pire abruti (cf. "brute épaisse") que la
passager prêt à rater son train (ou son avion, si tant est
qu'il ne dispose pas d'un jet privé).
La brutalité de l'ordination imposée par l'ordinateur, se
voit mieux que jamais en pareille circonstance. La suprématie de
l'horloge externe, sur le restant d'humanité de l'individu en
partance, l'hégémonie impérative de ce repli
d'espace-temps sur la qualité de vie, comme sur
l'intégrité matérielle, se mesurent alors dans
toute leur splendeur pathétique !
(Et
nous savons de quoi nous parlons : il n'y a guère que les
militaires pour avoir de la distinction et de la souplesse de mouvement
[ne parlons tout de même pas d'élégance] dans de
tels déplacements résolument aveugles).
Le déshonneur induit par l'injonction de rendement, dans une profession exemplaire depuis la nuit des temps, (c'est-à-dire bien avant que les phares ne soient automatisés par des capteurs solaires) :
Comme on l'a amèrement constaté, avec ces pseudo-marins
de navires marchands qui continuèrent leur route malgré
les signaux de détresses des pêcheurs naufragés
(qui plus est, parfois chavirés de par l'impudence
arrimée au tonnage des fuyards, après collision du pot
d'acier contre le pot de fer !)
"La
loi du plus fort" était, jusque là, seule réservée
à sa majesté la Mer !
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Le service public : à la Wells Fargo on pouvait, pour que
les messages arrivent assez tôt de relais en relais, et pour que
les passagers arrivent à bon port, éventuellement tuer
son cheval, poussé au dessus de ses compétences ...
L'inverse du spam, en quelque sorte, confié à des robots
: mettre en avant le service à la personne, son bien-être
au premier chef.
L'aviation n'a connu son essor que par cette folie de
serviabilité des St Exupéry et consorts (et non pas
encore pour bombarder les populations).
Les offres de contrefaçons : même les avions
risquent d'avoir, comme les automobiles avec leurs plaquettes de frein
inutiles, des morceaux de carlingue plus que dangereux.
Et à quoi bon frimer avec une Rollex, quand on voit que n'importe qui peut s'en procurer une pour quelques dollars ?
Si l'on se fie au contenu des spams incessants que l'on reçoit,
les américains paraissent un peuple plutôt
perturbé, pour ne pas dire complètement siphonné.
De plus, ces offres insistantes concernant virilité constituent
une offense à la personne, une injure à l'internaute,
guère tolérables, et pourtant banalisées.
De
la même façon, que le fait de repprocher son lieu de
naissance à quelqu'un, c'est, à bien y regarder, avant
tout une offense à la mère de celle-ci !
Or il n'est pire outrage que de viser la génitrice de son
interlucuteur. (Et l'excuse d'être atteint de cette maladie
ô combien pénible qu'est la xenophobie, ne constitue en
aucun cas un alibi.)
C'est une notion de politesse multiséculaire, mais qui a
encore besoin d'être rappelée par les temps qui courrent
!
Le
seul sens du sacré restant est bien, comme chez les animaux, cet
instinct maternel qui ferait qu'un être humain serait prêt
à se sacrifier pour quelque chose qui le dépasse ...
Bénévolement
Là encore, l'opinion publique est bafouée, muselée, entartrée dans l'économie.
Internet est le fruit d'une cyberrévolution. Or
on assiste, passivement, à une volonté de rendre
inopérant ce qui s'avère décidément
incontrôlable : il y a envers le spam, si ce n'est une
incitation, une indulgence, coupables.
(Comme
on l'a vu avec les téléphones portables qui ont mis plus
d'un an à s'accorder sur une parade contre le vol, en
neutralisant les appareils en cas de perte, pendant qu'ils
s'accordaient sur les tarifs de façon criminelle (entente
illicite anticoncurrentielle) et ont été puni pour cela).
"Le phrasé dans le jazz est une suite d'erreurs corrigées" (Didier Lookwood)
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On a besoin de malice, d'ingéniosité,
pour que les communauté puissent vivre en autarcie, à
l'abri des dépendances gérées par des actionnaires
serial-killers anonymes, pour que les pollutions diminuent
drastiquement en permettant à l'humanité de recouvrer son
honneur, pour que les services publics rétablissent la
fierté des pouvoirs dus à l'instinct grégaire,
pour que cessent l'hypocrisie informative et la redondance
guerrière.
Ce n'est qu'ensuite que l'essor économique aura des chances d'être synonyme de progrès.
Nous sommes tous des natifs de Foxrock (banlieue de Dublin où Samuel Beckett a vu le jour).
Le
renard se baigne avec une boulette de poils au bout du museau : il la
lâche, dans l'eau une fois pour toutes, quand ses puces, et
autres engeances parasites s'y sont confinés !
Cela ne lui coûte rien, et lui économise bien des déperditions énergétiques ...
A quand une topographie à échelle humaine ?
Et l'éolienne individuelle (une par foyer) ?
Et la domotique organique ?
A quand l'hippomobile réhabilitée ?
Le solaire sorti de l'ombre ?
Les systèmes démocratiques remis à jour ?
Etc.
C'est en tutoyant l'invraisemblable que l'humanité se révèle à ses propres yeux.
Grâce
à une curiosité inextinguible : on dit que, si on a
plusieurs vies, on reprend chaque fois là où on avait
arrêté !
On
reprend les choses là où on les avaient laissées :
rien ne sert donc de les geler, pour privilégier tant que faire
se peut l'extravagance mortifére, de "freezer" les inventions en
cryogénisation intempestive.
L'humour (noir) est "la politesse du désespoir" comme l'affirmait Achille Chavée, (repris par Gainsbourg, entre autres désespérés, qui ne sont pas tristes !)
Mais, tout drolatique qu'il puisse se présenter, le
désespoir a ceci d'affligeant, qu'il s'accommode durablement de
l'absence d'enthousiasme, jusqu'à la perte du goût de
l'utopie ...
... Et la légèreté, dans l'art, c'est la moindre des choses !
"Power to the People" (J. Lennon)
"Give the power to people" (Patti Smith)
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BAD DEAL :
Fort
signal, hautement symbolique, quand on voit que le pays est prêt
à provoquer le départ, anticipé, dans l'un de ses
principaux média, après une quarantaine d'années
de loyaux services, d'une encyclopédie vivante comme ce vieux
loup de mer de Jean-Louis Foulquier, catalyseur de centaines de
destins, allumeur de réverbères sur des Champs
Elysées visibles du monde entier ...
En
Afrique ne dit-on pas que lorsqu'un griot disparaît, c'est comme
une bibliothèque qui brûlerait ... (C'est pour dire qu'on
n'y voit pas un gain, même potentiel, avec son éventuel
remplacement, mais, à juste titre, un sinistre ...)
Et, dans le même temps, cette nation tolère le départ précipité, avec un parachute doré (2 millions d'€, je crois : à ce stade on ne comptre plus)
de cette PDG d'Alcatel qui a mis 2 ans et des poussières
à rabougrir cette entreprise, qui ne rapportait
déjà, tout bien pesé, qu'une amélioration
rachitique de qualité de la vie à la population ; on
comprend mieux pourqoi le capitalisme court à la faillite.
Et avec le sourire !
Crispé, mais ostentatoire.
(Souvenons-nous
aussi de ce deal apoplectique qui consistait à vendre contre
1€ symbolique l'entreprise Thomson à des coréens.
On a appris l'année qui a suivi l'échec de ce
sidérant négoce, que la société disposait
de brevets pour les écrans plasma, ces premiers écrans
plats qui allaient supplanter définitivement l'écran
cathodique !
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