Le Manifeste d'Orange (1975) une
satisfaction inattendue |
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C'est
le vendredi 15 août, en fin d'après-midi, que sont arrivés
dans l'amphithéâtre antique, quatre énergumènes en
habits-du-dimanche un rien étriqués (mais seyants), pour expédier
un message catégorique à l'Humanité bringuebalante : "
."
*
* Le
R'n'R n'a pas de fin : Cf. Cantonna (dans Looking
for Eric de Ken Loach)
C'est ce que chacun
pouvait entendre jusque dans les rues avoisinantes d'Orange, en filigrane, (en
dépit d'une possible barrière de la langue, ou d'interférences
envahissantes), une fois la sidération passée. L'idiome du Blues, re-suscité... Le Rockabilly
rédempteur, bien debout... C'était bien avant la nécessaire lutte contre l'hégémonie violente des Approximatistes, menée par les Indignés, puis par les tenants de la Grande Empathie...
Exemple
géo-politique : Le Rock'n'Roll, en la personne de Joe
Cocker, de David Bowie, et de Lech
Walesa, de JP II,
de Gorby, a eu raison
du mur de Berlin ! Car ces gens ont, plus ou moins ostensiblement, permis au peuple
d'être dans la rue malgré les interdits (en particulier d'être
plus que trois sur la voie publique), et le couvre-feu berlinois n'aurait su empêcher
les amateurs de sortir pour entendre la musique de chaque côté du
mur.
Le flux reconnait toujours quel sera
le chemin le plus court. Il ne passera pas autrement, ailleurs. Le dévouement
La
dissidence est un acquis trans-générationnel
qui ne souffre pas de répit, qui ne connait pas d'aire de repos. Un altruisme revêche Les Prépondérants
sont invariablement dans l'ombre des Proéminents.
Avec un dévouement impérial, bien dans ses pompes ou virevoltant, en majesté devant la statuaire figée (cf. un empereur romain, au milieu de l'arrière-scène ?), dans ce théâtre antique momentanément détourné de ses classiques représentations, Wilko semble protèger son chanteur, de l'apathie... Ce jour là, à cet instant béni, Lee et ses pairs ont la situation en main, ils sont en position de force, ils ont le pouvoir, laissé vacant. Une pichenette aurait suffi pour mettre au sol l'édifice laborieusement industrialisé par les marchands de rêves ; ils lui en mirent plusieurs, désubordonnant les consciences à coups de riffs cinglants, désaliénant les âmes via d'insolents breaks, coktail réjouissant. Un événement inestimable (cela même par les intervenants, clairvoyants sans vraiment le savoir...)
(Je
l'ai constaté de visu, du haut d'un arbre - le gamin que j'étais
grimpait facilement aux cimes. N'en croyant pas mes oreilles, j'ai abandonné
fissa les échoppes d'alentour pour monter sur la colline qui surplombe
l'arène, afin de profiter dans la canopée de l'embellie, avec la
racine des cheveux hérissée, la chair de poule, nonobstant ma carence
de ticket d'entrée.)
Enorme surprise générale, hyper-génératrice de satisfaction inattendue, électrochoc séminal, que la performance de ces anglais, dument cravatés, en costards ("comme échappés d'un incendie de plancher" dit-on), au beau milieu de cette grand-messe hippie ! (On repense à Nico, venue chantée seule avec son harmonium, pour inonder de bonnes vibrations ce campement haut-en-couleurs - qualifié depuis de "Woodstock français", même si je crois que c'est confondre avec le Festival de Péage-de-Roussillon, malgré que le flux de l'autoroute n'ait pas été empêché par ce rassemblement champêtre, comme ce fut le cas à Woodstock.) On aurait dit comme un remake du péplum des Trompettes de Jericho. (L'emphase en moins. La gnac en plus.) "On
a mis le feu ce soir-là. Le son était fantastique. La batterie sonnait
comme un canon. Le soleil se couchait au même moment, la lumière
était juste parfaite. Je n'ai jamais entendu le groupe si bien jouer. Cela
nous a rendus célèbre en France." (cf.
le film Oil City Confidential de Julien
Temple)
Dans sa grande modestie, le Dr Feelgood oublie de rappeler que ce jour-là le groupe, jusque là fer-de-lance d'un "pub-rock" brut de décoffrage, a commis un manifeste, officialisé dans les microphones, qui ébranla la planète entière. Ce
fut la première fois que, de cette folle toupie, on en rétablissait
l'axe de rotation originel, spontanément dicté jadis par Bill
Haley et his Comets (sérieusement,
cinématographiquement**, au milieu des fifties : celles de Louis
Jordan, et puis Carl Perkins, Chuck
Berry, et avec Gene, Eddie,
et Elvis bien sûr. Etc.)
Ne dit-on pas que "nul n'est prophète en son pays" : c'est à Orange que quatre garçons pas dans le vent remirent les points sur les "i", (avant la sinistrose des années quatre-vingt...) Tous ceux qui furent témoins de cet état de grâce ne s'en sont jamais véritablement remis. Pr
Fox
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Rock' n' Roll
Intégrité (spontanéïfiée)
Générosité (don de soi) |
La dissidence est un acquis trans-générationnel qui ne souffre pas de répit, qui ne connait pas d'aire de repos.
C'était bien avant la nécessaire lutte contre l'hégémonie violente des Approximatistes, menée par les tenants de la Grande Empathie... |
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2 incarnations du Dr Feelgood - |
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(C'est en 1964, que Johnny Kidd & the Pirates sortit une chanson, signée C.Smith, intitulée Doctor Feelgood.) |