— La Fin d'un Mythe

“ CINE-FANTASY ! ”

÷ CINE-FANTAISIE ! 

" Si je pouvais expliquer mes oeuvres,  je n'aurais pas à le faire"

dit la sculpteuse dans le film de Joseph Losey, These are the Damned (Les Damnés - 1963)

Rubrique TIREUR D'ELITE :

ou

" Si je pouvais expliquer mes oeuvres,  je n'aurais plus à les faire"

Perturbé, (ce chef d'oeuvre est perturbant), entre les sous-titres et la voix en V.O. je ne sais plus s'il est dit " je n'aurais pas à le faire" (expliquer, donc, le travail accompli en sculpture, comme pour se justifier) ; ou, ce que j'ai compris sur le moment, "je n'aurais pas à les faire " (les oeuvres, qui interrogent, qui" interpellent" les visiteurs - quand ce ne serait pas les rendre radio-actifs à leur tour * ...)



Les Damnés & Fluxus


Détail amusant : ce film de S.F. traite justement du silence qui entoure les (accidents au cours des) recherches militaires relatives à l'atome.
A croire que l'auteur pense que le mystère autour de ces nuisances potentielles pour les futures génèrations est concomittant de leur mise en oeuvre, comme une recherche à tâtons.

Si on pouvait tout expliquer à leur sujet, mais vraiment tout, on s'en dispenserait, on les laisserait au placard, ou alors on se contenterait de les simuler par ordinateur (comme ce fut un peu le cas au moment où la France fit ses derniers essais souterrains avant de ratifier le moratoire international contre l'atome. Un baround d'honneur militaire, sans doute pour faire un gros coup publicitaire pour la suite du plan d'exploitation nucléaire civil bleu-blanc-rouge ...)

1963 : C'est la même année qui vit l'apparition du groupe Fluxus, inventeur avant-gardiste de cet "l'Art Conceptuel" qui allait devenir académique, en quelque sorte, motivé par l'évidence d'un submergement sousréaliste (que l'on n'appelait pas encore comme ça) dans cet "Age d'Or" trop poli pour être honnête, "trop beau pour être vrai" (n'oublions pas que l'heure est au "cinéma-vérité" avec la Nouvelle Vague française ...).

Une tradition de poésie rebelle, (comme le Dadaïsme dans l'Après-Guerre) qui sous-entendait que le présent ("science-fictionnesque") sentait un peu trop "l'Avant-Guerre" ; que ces arguments que l'on nous vendrait comme l'apogée des "Trentes Glorieuses", ne rendrait pas tout le monde heureux. Bref, que le fameux Monde Moderne, avec son sacro-saint Progrès, puait.

Les grands interrogations viennent alors de Orwell ou Huxley. Les sixties eurent la prémonition du "lavage de cerveau" (pour les détails, se reporter au sketch de Coluche sur la lessive) similaire à celui qui a pu amener un bon-à-rien comme W Bush au pouvoir ; ou de cette expansion plus ou moins secrète d'un ersatz scientifique, hautement nuisible (la technologie nucléaire restant le meilleur exemple, avec les manipulations génétiques, qui n'étaient alors qu'une vue de l'esprit - S.F. cela va de soi).

Fluxus faisait de l'inexplicable une oeuvre. Il ou elle rendait impossible l'explication de son comportement, en l'érigeant en "happening" (nouveau challenge artistique éclos vers cette période : le happening est l'art de créer l'événement quand on juge "qu'il ne se passe rien"), dérangeant les "idées reçues", à la manière de certains maîtres Zen japonais, heurtant de plein fouet les pré-jugés du conformisme.

(Deux exemples pour être plus explicites : Une jeune femme arrivait sur scène aménagée avec un planche à repasser, avec un fer à repasser, et commençait à frotter l'un sur l'autre, mais entre les deux se trouvait une guitare électrique branchée. Yoko Ono écrivait "No" sur un panonceau que l'on voyait après avoir grimpé à une échelle. Ben se cognait le front sur l'une des colonne blanche de la galerie, et s'arrêtait au moment où apparaissait s-de l'hémoglobine.)

D'ailleurs Ben a bâti toute sa carrière sur ce postulat énoncé chez Losey "si je pouvais expliquer mes oeuvres je n'aurais pas à le faire" : ses oeuvres ne sont que des fragments écrits d'explication le dispensant de recherche esthétique (toujours le même fond noir et cette écriture ronde comme à la craie). L'ennemi identifié étant à cette époque "la majorité silencieuse", il passera le reste de son temps d'original minoritaire, à dire. Jusqu'à devenir, (ultime consécration ? ou enlisement dans la récupération consumériste ?) la décoration des protège-cahiers des enfants, ou de l'agenda de leurs parents.

Il faut reconnaître que le capitalisme ne laisse rien passer. Rien. Il jugule ou il exacerbe. Mais l'Art est encore plus phagociteur : censure ou récupération, tout y passe. Ou y passera. (cf. La photo de chaise électrique, dérangeante s'il en est, pour ne pas dire interdite, devenant une sérigraphie coloriée dans l'oeuvre d'Andy Warhol).

La grande différence restant que le Néolibéralisme se vautre dans l'éphémère ; tandis que l'Art lorgne sur la postérité. (Quand les deux ne se combinent pas ...)

 

 

CINEMATOGRAPHIE : UNE LOUPE POUR METTRE LE FEU ?

(cf. Nougaro ; Eddy Mitchel ; Boris Vian ; Michel Legrand Etc.)

   
EXPLOIT :

Mais la grande question, pour un film, dans une scène qui se passe dans une voiture en mouvement, c'est "avec ou sans le "son ambiance" ?

Parce que avec la présence du bruit du moteur, "on s'y croit",, on a les vu-mètres qui montent, les HP qui ronflent, on capte l'attention, ça fait comme quand on roule, avec la présence de toute une humanité sous-jacente, depuis le piéton que l'on devine véritablement sur le trottoir d'à côté, jusqu'aux ouvriers-monteurs de la chaîne de la manufacture automobile ... mais en entend mal la discussion.

Et sans le son motorisé, avec les répliques post-synchronisées, chuchotées près du micro, on a toute la force du jeu des acteurs, et rien qu'eux, avec toute la subtilité ou la violence des mots écrits à leur usage, ou savamment improvisés avec beaucoup d'esprit ... mais on a l'impression d'être assis sur le capôt de la voiture sans pare-brise, et c'est tout juste si on ne voit pas le perche-man immobile à côté, pendant que defile le paysage sur l'écran derrière.


On le voit, à favoriser l'esprit ou à privilégier la mécanique des fluides, il manquera toujours quelque chose : le virtuel et son omniscience.

Nous vivons dans un monde à 3 dimensions. (En faisant abstraction du temps, qui est complétement remodelé quand il s'agit de cinéma).


Pour bien faire, puisque le cinéma (vous savez ce truc mouvant qu'on trouve sur les DVD ...) est un Art, une re-présentation chargée d'une fausse vérité reconstituée, mais d'une véritable authenticité incarnée, avec l'aval d'un metteur en scène qui sait sublimer l'ordinaire, il faudrait que les pistons jouent une musique, et que les voix aient la rugosité animale de leurs personnages !

La preuve que la virtualité existe : la cinématographie se montre être une vison idyllique de la réalité. (cf. l'expression "Se faire son cinéma"). Même quand elle tente d'avertir les populations (cf. C. Chaplin avec Le Dictateur par exemple, au moment où la moustache de Charlot est bien plus connus dans le monde que celle d'Hitler ... ou ce film de Losey exposant clairement l'inadéquation entre le nucléaire et les plans des Instances relatifs aux futures générations) la cinématographie croit en son pouvoir pédagogique.

Une vision un peu trop idyllique, comme on l'a constatée ... Avant l'arrivée de l'imagerie numérique !

(Puisque, depuis ces fulgurances un peu vaines, les "portables" prennent partout des images, et qu'internet permet une médiatisation immédiate sans filtrage, la virtualité a de bonnes chances de devenir "vertueusité", avec virtuosité (une fois la mode des imbéciles jacasseries passées, ces utilisations narcissiques, spontanées ou induites, qui contribuent à ce que les valeurs périclitent.)

... / ...


“ Ouvrez une école, vous fermerez des prisons ” - V. Hugo


© Pr Fox

  

EXPLOITATION :

 

Tempête fatale :

4 morts et plusieurs 10aines d'intoxiqués au monoxyde de carbone rien qu'à cause des groupes electrogènes pour particuliers, pour la France, juste après la tempette de janvier 2009. (Plus divers accidents moins graves ensuite, dont une école entière, mais pas forcément à cause du groupe électro-gêne)

Une tempête de routine, pourtant, sans commune mesure avec celle de 1999 ... Le réchauffement climatique, quoi !

Mais alors ...

Aucune emission regionale pour les prevenir ?
Aucune notice livrée avec la machine ?

Aucune possibilité de faire son électricité chez soi autrement qu'en passant par un compteur EDF, ou qu'en brûlant du pétrole ?

Allons donc ... !?

 


L'élite n'est qu'une vue de l'esprit ; tenons nous le pour vu - Martial Fèvre


Un mythe archaïque ?

Le Chef-d'oeuvre d'un artiste, sans cyber-technologies, ni "permis de construire" ...

Rien que de l'huile de coude, et de la matière grise !

* (à venir : novoid.org)


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On peut dire que les populations on retourné les caméras installées par Bib Brother, dans un monde Novoïde, où la réalité rejoint la (science-)fiction, et où les oeuvres doivent expliciter leur cohérence au fur et à mesure des agissements.

"De nos jours, la plupart des gens meurent d'une espèce de bon sens rampant et découvrent trop tard qu'il n'y a que les erreurs qu'on ne regrette jamais."
(Oscar Wilde)

 

 

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