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TO THE ROOTS
Petite histoire
du Rock en Picardie :
La
présence du Rock et de la Pop Musique (voire du Ska et du Reggae), en
cette bonne vieille région de Picardie, terre fertile
pour le binaire comme on peut le constater depuis que cette culture a
repris vie (et qu'internet existe pour rendre disponibles ses
inombrables archives, {parfois antédiluviennes et séminales},
est le fruit d'une lutte farouche (pour ne pas dire d'un insolent activisme).
Notablement juste avant l'explosion de la "New Wave" (si ce n'est
"Cold", la wave) avec l'armada de groupes souvent éphémères tels Stress, Guerre
Froide, Banlieue Nord, Un
Après-midi de Chien, Le Crime Des Enfants Perdus , ou encore Plaxmol,
WC3, Avril
67 ainsi que King
Size (peut être record de longévité,
bien que chantant en
anglais...) Etc.
On avait déjà eu des francs-tireurs, officiant dans leurs frégates
improbables comme Absinthe,
Gare
St Rock [1] / Les
Decadeurs, Facel
Vega, et quelques autres trublions bien déterminés
à ne
pas se laisser dominer par la mode Disco (très envahissante entre les 70's et les 80's), ou la variétoche made in
France (surplombant médiatiquement le guettho de la "Nouvelle" encore et toujours, Chanson Française" émergeant pourtant sans les
quotas radiophoniques imposés). Des entités qui sortirent
plusieurs albums (ou des mix-tapes sur K7, comme Guerre Froide,
ou Félix GoudArt).
Ce fut le cas d'orchestres tels les
Somethings (dès les sixties !),
Trisomie 21, de la fanfare atypique Zic Zazou,
entre autres ; ou en
solo Michel Berte, François Long, etc. ;
ainsi que Venice, pas loin de là, etc.
Cela
bien plus tôt que les Fatals Picards (± natif ?)
ou les incroyables Rabeats, à
la fin du 20e siècle.
Ces
formations
fendirent la bise, toutes voiles dehors, sans modèles réellement
identifiables, (seules références d'alors en langue française
Johnny /
Eddy / Dick ; et Telephone / Bijou / Starshooter, rares
exceptions
favorisées par le
show-biz, qui ne faisaient déjà pas l'unanimité à cette époque).
Parfois
simultanément, au grè
des circonstances, difficiles pour maintes raisons, les esthètes de ce
genre musical qui marqua au fer rouge le siècle, réussissaient à
passer, au delà des barrières multiples.
Explosion libertaire,
surtout avant l'apparition des Radios Libres ; et même avant
l'expansion des cafés-concerts, ouverts ensuite, (à Amiens, au
quartier St Leu principalement. Quand le rock est arrivé ici,
le quartier avait alors de vrais habitants, et une réputation
dissuadant de s'y promener la nuit ...;-) .
Les "lieux
de perdition" rocks étaient rares (punktuellement, tels La Cheminote, le kiosque de
la Hotoie, le BJ's, ou cette ancienne Salle des
Franchises du campus, qui pouvait accueillir les groupes de passage... (Ainsi
les lyonnais de Pulsar avec leur mémorable voyage
interstellaire, et d'autres formations exotiques.)
Heureusement
pour les combos locaux restaient dispo les MJC, Maison Pour Tous, ainsi
que fortuitement les sous-sols de quelques lieux plus ou moins
municipaux, voire la possibilité de se produire devant la station FR3
(en un seul plan-séquence).
Sans parler des bistrots (si malmenés depuis par la crise de
la
Covid19) qui quand ils le peuvent acccueillent ce trop-plein
d'énergie créative des praticiens instrumentistes...
Hauts-de France (de nos jours) : l'impressionant Hot Chickens
se vante d'être le plus ancien trio de Rockabilly de la région.
Dans les années 80 le
Cirque d'Amiens, l'Amphi 600, et le Centre Guynemer canalisèrent le
Rock de façon plus cencernée.
... Pourtant en dépit
de cette incompréhension
générale (méprisante de
la part des Instnces), on a vu, et entendu, des rockeurs aux
inspirations personnelles différentes du main-stream, (se
lover dans
l'Underground [trad. "Résistance"] n'était pas
perçu comme une malédiction en ces temps de Contre-Culture rayonnante).
Des quasi-inconnus qui eux même succédaient aux groupes (rock-band
= une notion
oblitérant l'obsession égotiste favorisée par les médias), comme
F4 Coulé, Oncle
Max [2],
imposants,
et aussi à un Paul Boissard [3] et quelques autres pionniers
oubliés,
notoires ... Des "maîtres" (maestro
dit-on parfois), des
précurseurs généreux,
de charismatiques esthètes positivement voués à la Cause du Rock
francophone, (pareillement à un attelage comme Au Bonheur Des Dames, ou
celui du Martin Circus, au même moment à
l'échelle nationale ...) Avec le "feu sacré".
Il
s'agissait là d'une période où Amiens (capitale de Picardie, comme on
pouvait dire alors) n'était pas encore (faussement)
décrétée "ville
numérique" (!?), ou encore "la petite Venise du Nord"
(¿¡) (comme se plaisaient à l'énoncer les plaquettes
touristiques/électoralistes ... sous l'Ere De Robien & Cie). Tandis
que les vraies expérimentations numériques se passaient chez
Neuronnexion, autour de FR3 (cf. palette graphique le Damien), dans l'Underground quasi secrètement.
Quand
on
songe
que les
municipalités, qui n'ont jamais soutenu les véritables initiatives
artistiques suceptibles de rayonner au delà de leur périmètre, ont eu
le
culot
de placarder des vues "perspectives" prosaïquement
futuristes. partout
autour des nombreux chantiers qu'elles ont manigancés (avec leurs
équipes de terrassiers-communiquants) : à Amiens on osa les slogans
"bien dans ma ville",
"fier d'être amiénois" (fier de quoi ?
Communautarisme de mauvais aloi : le degré 0 du lavage de
cerveau !) pendant que l'on bétonnait subrepticement le parvis de la
Cathédrale et sur les parkings alentour...
La
Rock-Culture, essentiellement contestataire, peut se vanter d'avoir
obtenu des résultats (dans les moeurs, dans l'économie, dans la fin des
conflits armés, dans le soutien aux régions affamées etc.) ce qui n'est
pas le cas des divers courants, pourtant vociférateurs (cf.Hip Hop),
qui ont suivi...
... Philippe Van Haelst écumait les bars avec sa guitare, et
la Techno n'était pas encore devenue la musique institutionnelle[4]
(loin de là !) Après avoir été une lubie de cyber-trackers
démocratisant (en "home-studio") l'informatique, rendue autonome (cf.Personal
Computeur)
[5],
qui faisait un peu peur aux
institutions, comme toute les tendances nouvelles.
Cette musique une
fois simplifiée à outrance (boîtes-à-rythmes etc.), est devenue uns
sorte
d'académisme "branché" (subventionnable), avec 10
ans
de retard (au minimum
: la vraie notion de "branchitude" datant du temps où le journal Actuel
renaissait de ses cendres, c'est-à-dire en gros à l'époque de Talking
Heads, des B52 entre autres ...
Et de l'arrivée de Mink DeVille,
- avec ce Willy
new-yorkais qui ira s'installer en Louisiane, qui était intrinsèquement
"branché" en
permanence via la France (Abbeville notamment, où il
eut l'idée un jour
de St Valentin, de décorer systématiquement les pieds-de-micros avec
des "roses de Picrdie") ; "branché" c'est-à-dire complètement décalé
avec constance ! Mais tout en gardant le cap des
valeurs roots... (qui ont même comme
on le sait impressionné
le mental du nouveau président Mitterand...)
En suite
de quoi, comme dans toutes les métropoles, les musiciens se sont
retrouvés "à la retraite", avant d'avoir commencé quoi que ce soit de
durable (d'enregistré). Les robots ont pris le pouvoir, et les D.J. la
monnaie.
Quelques
irréductibles continuèrent de jouer du Blues, en petit comité, dans des
salles enfumées où l'on sert de la bière ... (sans jamais y
faire de
karaoké).
De ci de là venaient quelques pélerins fidèles à la Rock'n'roll
Attitude ...
(Dr
Feelgood,
au sommet de sa gloire jouait encore dans des
villes comme Doullens, Liancourt ... Des années après avoir
pourtant flambé au pur Rock
brut de décoffrage, des arènes
comme celles de la ville d'Orange en
plein festival hippie
(cf. Nico, Tangerine Dream .) !)
Et puis,
maintenant, il paraît qu'il y a au minimum 3 groupes de rock dans
chaque
lycée !
Depuis
l'Electro, renouant avec les guitares électriques, essaie de s'écarter
du bizness "Techno" (ou même "Tektonik" pendant un [court] temps...)
pour "grandes surfaces" (et non pas spécialement
pour dancing
floor ; ni Dance-Hall comme cette musique qui asphyxie le Reggae en
Jamaïque),
tout comme
à l'écart d'un certain sectarisme ésotérique, pour s'ouvrir à de vraies
expériences musicales (avec des musiciens
authentiques donc ; cela
avant le tsunami du marketing intensif fourbissant son simili Rap).
Mais tant
que le plus souvent un public fera face à un commando de types "pas
tibulaires
mais presque" tournant le dos à la scène et ignorant
ostensiblement les
musiciens dans leur observation méthodique parmi le public d'éventuels
allumeurs de
cigarettes, tant que le budget alloué à "la sécurité" (marqué
dans le dos) sera quasi
supérieur à celui des intermittents s'occupant de la scène (ou même que
celui des artistes éventuellement convoqués, subsidiaires), tant que
les
musiciens seront choisis en fonction des wagons de disques que l'on
peut écouler en leur nom, il restera du mourron à se faire ...
Pr
Fox -
2008/20
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NOTES :
[1] Sans doute le premier orchestre
local à utiliser un
son saturé (cf. la pédale Big Muff) lors de
l'enregistrement à Radio France Picardie
; (le preneur de son est sorti attéré de sa cabine derrière la vitre en
affirmant qu'il n'arrivait pas à régler le son d'une guitare ! Il lui a
été répondu que l'investissement dans cet auxiliaire
électronique
n'avait pas été fait pour ne pas servir (à la radio)
Du
Blues-Rock à la française...)
[2] Avec Jojo (Jacques
Joly) pour leader (et concepteur
des affiches promotionnelles, cruciales en l'absence d'autre
media) : graphiste de son métier, il est notamment à
l'origine de la fameuse abeille de la Ruche Picarde).
Chantés par Dominique Grain des textes français bien R'n'R et une musique pas
trop "Progressive-rock" avec la crème des zicos du moment.}
Le
sympathique Jojo,
cofondateur de plusieurs groupes (et graphiste réputé, style
Walt Disney) a tout de même eu des collaborations avec des
gens comme Vassiliu, avant de malencontreusement
succomber à une crise
cardiaque. Humble catalyseur, il avait plus d'un tour dans son
sac, et savait se faire entendre !
[3] Paul,
(infirmier de son Etat, parfois au bord du burn-out), s'il n'avait
cassé sa pipe sur la route en
revenant du Printemps de Bourges où il se produisait, en
aurait remontré à plus d'un, en prolongeant son parcours en
V.F.
solitaire tel un Brassens, doué versificateur, (Il
fut évidemment choisi comme artiste local pour l'émission Pollen,
animée par Jean-Louis Foulquier de passage à la MCA d'Amiens)
[4] cf.
dans la pub. (Qui ajourd'hui tape allégrement dans le répertoire rock
ancien, à tel point que Neil Young a fait un procès à Trump qui
utilisait ses chansons en campagne...)
[5] Ergonomique,
ludique, really cheap, si fédératrice sur Atari
& surtout Amiga, la M.A.O.
(Musique Assistée
par Ordinateur)
était là à son apogée, avant que Microsoft et Apple ne rachètent les
start-up développant les logiciels
les plus performnts (et conviviaux) pour mieux les mettre au placard...
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