• Ego-Killer •

par Félix Goudart

altake #11

“ Humilité ... Le Salut.”
Saluons le tireur à l'arc Zen, complice du hasard.

Nota Bene : L'humilité n'empêche pas de rêver.

 

Le symbole : Jihad = lutte contre l'Ego. L'ennemi ne vient pas toujours de l'extérieur ...

"Ta vie Géant Jones, ne fut qu'un long et douloureux combat contre toi même" (Jacques Higelin)


La seule utilité de l'Ego, c'est d'empêcher de se tromper de bouche quand on se nourrit ....
Ce n'est rien qu'un signal, un drapeau pour la survie ..
.

Il faut du temps pour se faire à l'idée, que, peut-être, les autres vous veulent du bien ...
Que peut-être, quelque part, quelqu'un serait gratifié de vous être gratifiant (au delà de votre carapace ...)
Evoluant dans une autre sphère : Pour ne rien vous vendre, ni rien vous demander.
Et ne surtout pas vous voir instrumentalisé, d'aucune façon..


La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf a mal terminé ...

(Spéciale dédicace à Pierre Beregovoy, la seule incursion du peuple dans le pouvoir ... dans le collimateur, et trahi de tous.)
(cf. "Le bas de laine" du ministre de l'économie, et les "chaussettes" du 1er ministre ... Manque d'humour, manque de groove. Cynisme collectif contre idéalisme individuel.)

Décoloniser sa personnalité ...

... Pour mieux évaluer la solitude
“ Il faut de tout pour tracasser/fracasser le “on” du Monde.”


(cf. Aimé Cesaire / Fernand Deligny)

Sentir et ressentir : l'ego n'est qu'un indice

de satisfaction

 

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MISE EN PERSPECTIVE :

Allusion au "Super-Ego" envisagé par la C[entral] I[ntelligence] A[gency].
(élaboration approximative américaine, en écho pragmatique à la notion philosophique européenne, esquissée par Nietzsche et dévoyée par Hitler, de "surhomme")

Au sortir de la seconde guerre mondiale des expériences scientifiques diverses, et notamment psycho-chimiques ("psychédéliques"), furent entreprises pour percer la fascination autoritaire (cf. dominant/dominé) dans l'esprit humain, afin en quelque sorte de fabriquer, avec de nouvelles molécules, un vaccin contre le fascisme (ou de mettre au point un lavage de cerveau, selon comment on le prend ...)

Cela parallèlement aux premiers travaux "cybernétiques", mesurant les implications homme/machine (pas encore réellement computeurisées - l'ORDINATEUR [qui, comme son nom l'indique, doit substituer, au pouvoir de quelques individus, la toute puissance d'un "open-system" incontrôlable, et machinique*] n'ayant pas encore les fonctionnalités que l'on connaît.
Ces travaux, quant à eux, étaient plus précisément destinés à protéger l'espace aérien ... (dans l'histoire humaine, semble-t-il, les premiers humains à véritablement "faire corps" avec la machine étant les pilotes d'avions militaires. Innovation technique, et amoralement psychologique, conduisant à appréhender l'ancien catapultage soldatesque en un abominable bombardement de civils). Mathématiques appliquées, donc ... (subventions à la clef, bien sûr).

La généalogie d'Internet : l'armée américaine avait le souci de construire un réseau de communication pouvant résister à des attaques éventuellement nucléaires. On supprima donc la hiérarchisation informatique habituelle, pour que chacun des "nœuds" dispose de son indépendance technologique. Mais la manière dont cet outil inédit a été investi et utilisé, (ludiquement au départ, marginalement "pour déconner", ou pour faciliter les études des étudiants "branchés", puis plus largement une fois que le réseau a été ouvert au public en 1993), exprime pleinement l'esprit libertaire de l'époque. La "Contre-Culture" fut une suite d'événements largement improvisés, un processus reliant des instants culturels, sociaux, avec au final une réelle implication dans les mœurs. Par exemple l'inventeur principal du Personnal Computer était un "freak" aussi excentrique que ses collègues, qui vit toujours (à l'heure où nous écrivons ces lignes - c-à-d 16h30 - [Le 1er mai 2008 : temps maussade])apparemment plutôt démuni, dans un atelier en bois (forcément puisqu'il s'agit d'un petit bateau en cale sèche, en pleine campagne semble-t-il !)


* D'un point de vue strictement théorique, les usages pacifiques de la marine (à voile) n'avaient jamais mobilisé tant d'attention ... (pourtant le barreur fait corps avec la machinerie du gouvernail et des gréements. Platon l'a bien remarqué, lui qui déjà parlait de kubernêtikê (Κυβερνητική) 

Félix Guattari fera rebondir ce concept dans une approche beaucoup plus englobante ... Beaucoup moins coupée des réalités socioculturelles par ses paradigmes, comme celui du "rhizome" (énoncé dans une étonnante et prodigieuse collaboration d'écriture, exempte de tout égotisme, comme de la plus élémentaire camaraderie, avec, plus que son alter-ego : Gilles Deleuze, un ami modérateur de ses fulgurances. [Et ils se sont toujours vouvoyer.])
Éclairant aussi bien l'aspect aliénant lié à certains autoritarismes, que le modèle machinique, ce pratico-inerte sartrien re-survolé dans "la Révolution Moléculaire" (1977) ... Félix Guattari a réussit une autre expérience bicéphale tout aussi importante avec Jean Oury, dans un registre moins théorique (une synergie concretisée dans le traitement mental, avéré, malgré les divergences de conception des protagonistes entre "Anti-Psychiatrie" et "
Psychothérapie Institutionnelle" ...)

Ce sont ces prodigieuses recherches qui aboutirent :

  • 1/ à la grande vague hippie (cf."are you experienced ?" : la chimiothérapie anti-autoritaire ayant débordé sur les campus californiens ... grâce à l'initiative de la C. I[ntelligence] A., et à un laboratoire pharmaceutique privé, puisque ces produits étaient alors en vente libre.) L'encadrement culturel donnant plus de résultats que les strictes contingences sécuritaires, le résultat dépassa les espérances (avec un effet boomerang : l'Amerique se trouvant mise devant le miroir du Vietnam, télévision aidant - autre novation technologique à l'omniprésence prévisible mais imprévue).

Dans les années 80, la mouvance autour de l'electro (la House etc.) renoua avec cette ambition de réveiller les consciences (d'une torpeur para-animale axée autour de la volonté de domination) avec l'aide de nouvelles molécules. L'encadrement fut encore plus approximatif, l'empirisme totalement illicite (chaque nouvelle combinaison chimique devant être analysée avant d'être prohibée, dans un jeu quasi sans fin), et l'efficience socioculturelle réduite à sa plus simple expression (récupération éphémère dans la mode discographique "techno").

Pour l'anecdote : l'un des futurs piliers de ce courant fut un majordome d'une ambassade française en Angleterre (contraste entre humilité au service d'une cause (le groove) /représentation pompeuse ; fastes officiels répétitifs / fastes furtifs pourchassés ; culture séquentielle-multimédia / culture pyramidale-juxtaposée etc.)

  • 2/ à Internet (principe de réseaux de communication où, chaque noeud de la toile étant rendu indépendant, le risque d'anéantissement de l'un d'entre eux (au Pentagone par exemple) ne mettrait pas en danger l'ensemble des flux informatifs de ce même circuit ... Internet n'est qu'un des réseaux expérimentés.
    (Le minitel français en fut un autre ... Avant que l'on privatise le droit de demander son chemin etc. A noter que l'engouement pour ce computer basique a complétement échappé, une fois de plus, à ses promoteurs : "la couleur rose a parfois des reflets salissants" ... :-/)
    "Chassez le naturel, il revient au galop !"

Tout comme la *cybernétique* peut très bien se passer d'ordinateurs (mais pas totalement des egos), la logique peut facilement s'accommoder de l'autorité.

 

Le jour où l'on inventera le temps, ("qu'Il fait"), ce sera un plaisir de constater que ce qui "fait autorité", le doit rétrospectivement, à une oeuvre accomplie ; plutôt que par décrêts successifs, sensés généraliser le droit pour le tout-venant, mais n'offrant qu'un maquis (juridique, donc non organique) illustrant gravement les jeux d'intérêts des particuliers (l'égotisme poussant même à donner des noms de personnes aux lois).

LA CYBEREVOLUTION NE SAURAIT SE DISPENSER DE SAVON.

“ Un hymne sauvage donnant congé au hasard ” Ken Kesey

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DEDUCTION n'est pas REDUCTION

LA CAUSALITE CHAGRINE & LA SYNERGIE INSASSIABLE

 

Ce sont les doctrines (toujours trop pragmatiques) qui handicapent les idéologies.
Ce sont les idéologies qui cristallisent (d'aucuns diraient "sclérosent") les idéaux.
Ce sont les idéaux qui entérinent la foi.
C'est la foi qui valide (d'aucuns diraient "oblitère") l'imagination.
L'imagination qui formalise les rêves (en une virtualité imposée).
Les rêves qui déterritorialisent (par catharsis) l'efficience de la vie quotidienne.
La vie qui unicise (qui rend univoque) l'expérience de la réalité.
Les coefficient de réalité qui dictent les doctrines.


L'inertie se love dans chaque recoin de cet élan dépréciateur, ne laissant que peu de marge de manoeuvre à la créativité.
L'inertie agit surtout au freinage, tout autant qu'au démarrage, on l'oublie.
{Ainsi l'artisan, lui va répéter ad libitum, ce que son savoir-faire aura engendré de bon, tandis que l'artiste tentera sans cesse de régénérer le meilleur de sa productivité, par de l'innovation (pour le moins par rapport à son propre parcours).}

Si l'on veut savoir qui précède l'autre dans un ordre alphabétique par exemple, on va lister le 1er nom (commençant par E par exemple), puis on positionnera le second (qui commence par S) et ainsi de suite en fonction des résultats déjà obtenus. Mais on peut faire redéfiler tout l'alphabet, en retraçant tout le parcours à chaque nom, ou encore en DEDUIRE la suite.
En déduisant (pensée abstraite) que puisque S est déjà localisé, E ne peut que le précéder (ou l'inverse si l'on a commencé par E) on se dispense d'une automatisation laborieuse
.

Une ordination périlleuse peut ainsi être évitée, par la simple pensée analytique, spéculation abstractive étayée par la "figuration narrative" (comme disent les peintres).

 

La culture, ce "fil rouge", est censée nous empêcher de réinventer la roue à chaque fois que se présente la nécessité de rouler. La science a ce pouvoir de mémoire constructiviste. Les arts disposent de cet élan, pour éventuellement se mettre en roue libre ...

Mais ce n'est pas le cas de la politique, celle, usuelle, qui se calque sur l'économie : le seul acquis (une fois la législature ou la dictature entamée(s) dans un rapport de force manichéen constant) est celui de l'instant.

Les dérives libertaires (d'aucuns diront les "avancées" relatives aux moeurs), les va-et-vient locatifs, ont affaibli le mouvement révolutionnaire en réinsérant les préoccupations individualistes (malgré les apparences de libéralisation, sexuelle) dans la dialectique collectiviste.

Et l'on sait bien que dans les années 60/70, les groupes de rock pâtirent autant des problèmes d'ego (exacerbation entretenue par les mythes mercantiles), que du service militaire (mobilisation démobilisante, sur le plan musical).

 

Paradoxe effarant : là où l'économie ne devrait qu'être une grille de lecture pour appréhender avec dignité (pour ne pas dire noblesse), des réalités un rien triviales, là où se penche la science de l'abstraction par excellence (sinon autant revenir au troc), malheureusement se conjuguent les coercitions matérielles.

La simplicité extrême de ce type de raisonnement (proche de la catalepsie : "inactivité = profit / agitation = troubles" ; intérieur "sain", référant comptabilisable / extérieur "brut", hostile ou manipulateur), avec le binaire poussé à son paroxysme (cf. AVOIR/PERDRE, IN/OUT, propriété/chaos, exactitude/indéfinition, "entreprendre = déprendre" ->les démiurges tentant d'atteindre l'infini par la simple ambition du profit) induit même une déstructuration des affects chez les populations (embrigadées à leur corps défendant, qu'elles en soient bénéficiaires ou non), et, pire, une dématérialisation de la biodiversité.

Ce que les pionniers de la cybernétique redoutaient finit par arriver sous nos yeux : la technologie est inventée par l'homme, non pas en réponse à des besoins, mais tel un miroir déformant auquel il essaie de se conformer (remodelant l'environnement jusqu'à ce qui est organique, donc "paramétrable")

L'homme est la technologie. (Il se croit gestateur, mais il ne devient que résultat ordinaté.)

 

Il faut savoir que si la France a ce statut privilégié de "phare du monde" ce n'est pas uniquement grâce à l'activisme de Sartre, ni même par les professionalismes de José Bové, mais bien grâce à Ampère.
Les Lyonnais ont mieux su se hisser ex-nihilo que les habitants des autres capitales (pensons aux frères Lumière pendant que nous y sommes).
Ampère, le premier à avoir énoncé le concept de cybernétique (dans le sens de "ce qui régit l'activité humaine" en la dominant ; et non pas, comme chez Platon, [ainsi donc l'authentique forgeur initial de ce concept-gigogne], l'activité maritime relative au gouvernail principalement ( : le barreur de navire est le premier cybernéticien)...
Platon était un philosophe, pas un comptable. (Un mathématicien, si vous préférez ...)

 

Le Karma est une notion similaire, qui ne date pas d'hier.
(Mais c'est une autre histoire ...)

 

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