« J'ASSUME, DONC JE NE SUIS PAS ... »

ASSUMER

C'est formellement indiqué : il s'agit d'un pacte, littéralement, avec soi-même.
Puisque, rappelons-le, on ne peut “ assumer ” que par ses actes à venir, ou par les actions que l'on se charge de planifier à partir de cette détermination, concernant une demande précise, autant prendre les devants. Et non pas se contenter d'énoncer son "assumage", (concernant des prétendues responsabilités, qui ne seraient relatives qu'à des faits antérieurs ...)

On affirme "assumer" le passé, si facilement, depuis quelques temps. Provocation, ou simple inconscience ? Perversion du goût du labeur. Dispersion de l'affect.

Comme on le prétend, avec autorité, il suffirait de formuler pour se dédouaner (un ersatz de la confession dans la tradition judéo-chrétienne, mais sur le mode insolent).

Même si c'est pénible à admettre, assumer est donc aux antipodes d'une attitude qui consiste à camper sur ses positions : assumer, c'est savoir se rendre utile, c'est retrousser ses manches !
Il ne s'agit pas d'une parade contre la honte ... pas d'un rituel avec une hâtive amulette pour conjurer le mauvais sort ; ni d'un accélérateur de particules, pour faire retourner le mauvais karma, à son néant d'origine ...


Une authentique attitude responsable ne peut que prendre en compte la fragilité inhérente à son exposition, et se conforte dans une spontanéité qui est le mieux à même de prouver sa foi (quelle qu'elle soit, même profane, même futile). Assumer revient à croire en la causalité immanente des choses, tout en étant convaincu de son pouvoir de catalyse. Laisser se dérouler le process qui nous dépasse, mais en y prenant son lot d'inducteurs, pour faciliter les choses.

En aucune sorte il s'agirait de favoriser l'indifférence collective ou l'abattement général.

— Une attitude responsable se doit d'être féconde. Mais on peut aussi assumer une certaine nonchalance, proche de la fénéantise ...
(À condition de ne pas impliquer son voisinage, et de savoir faire preuve de distinction : le dandysme, n'est pas le laisser-aller. Un rastaquouère a toujours une longueur d'avance sur le V.R.P : il clignote, quand l'autre klaxonne.
)

On peut même assumer les erreurs d'autrui ... Ou ses réussites, s'il le désire. (Mais en le faisant expressément, catégoriquement, et non pas en tant que "consultant" ("flying maker") ou "expert non patenté", ou pire : chroniqueur ! ;-)
Le “discernement” n'est pas une fin en soi, pas un objectif professionnel, ni un but exclusif sur un plan affectif, mais plutôt un marche-pied pour sortir du "purgatoire"... autrement que les deux pieds devant  ! )
La clairvoyance n'est pas l'attribut des seuls poètes ...

— Assumer, ça peut être rigolo, ludique, hédoniste. Finalement, à la base, ça n'est rien d'autre qu'être Zen : en prise, le mieux possible, sur l' occurrence avérée, (cette dialectique contractuelle cristallisée dans le présent), de par le corps, l'esprit, et l'âme.

Etre “ sur le qui-vive ” ! Mobiliser le plus intense souhaitable, (le plus fréquemment dont on est capable), avec en gageure ses six sens (sept ?), le noyau de sa conscience, et sa folle sagesse irradiante, pour se rendre compte pleinement de sa présence au monde. Assumer son existence, comme si on l'avait méritée, comme si le temps nous était offert, qu'il était notre affaire ... Comme si, plutôt que comme ça !

Précéder plutôt que suivre, par une adéquation qui va croissante. Une "martingale" d'assumeur ... dont on serait le seul auteur possible, en quelque sorte ...

Et ne pas se laisser entraîner par le magnétisme du pouvoir ... (pouvoir de l'autre, tributaire lui-même d'un pouvoir extérieur ... en cascade).

"Il y en aura toujours plus haut que toi !" (cf. Ego-Killer ) devront-on dire à ceux qui se croient "arrivés" ... La vraie vie est ailleurs, dans la marge de la marge ... Chez les saltimbanques et les outsiders, plus sûrement !

 

Assumer, c'est écrire son propre récit, de jour en jour, à son usage. En prenant garde à son environnement (mais comment faire autrement ?)
(ex. § pour prendre un auteur très connu :
De Gaulle, l'inventeur d'une "France Libre", le mandeur du suffrage universel, comme l'organisateur du referendum qui le fit sortir de scène).

 

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