• R É S U M É •
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[ plus technique, plus précise ]
         


 

 

 L'ART OUBLIÉ 

La lithographie, le chevalet pliable, la photographie, la sérigraphie, le cinémascope, l'infographie etc. Toute forme de technologie nouvelle, mise au point dans l'histoire de l'humanité, a offert rapidement une expression artistique qui lui correspondait.
Sauf la vidéo semble-t-il ; qui n'a véritablement existé que durant la parenthèse de la fin du XXe siècle, sans autre application publique importante que le journalisme (les cassettes, recyclables, au fur et à mesure des aspérités de l'actualité, arrangeant bien les professionnels de l'éphémère télévisuel, habitués jusqu'alors à la pellicule).

Autour des années 80, beaucoup d'amateurs éclairés ou de (semi-)professionnels aventureux, délaissèrent la pellicule pour ce support volatile qu'était alors la vidéo ... (de la limaille de fer magnétisée sur un ruban de plastique, pensez donc ! si c'est fiable ...).
Le montage impliquait la duplication, en deux ou trois générations, qui allaient en se dégradant. Le temps magnétique faisait le reste pour que ces images restent évanescentes ...

Vers la fin de cette décade, il se chuchotait dans les allées de salon comme Intergraphic, ou au SICOB, qu'il n'était pas utopique d'envisager l'apparition imminente d'un digitaliseur, qui capterait "en temps réel" le signal vidéo (c'est-à-dire en s'épargnant les 3 passages que les scanners opéraient alors pour numériser les couleurs) ...
Et ce n'est qu'au début du XXIe siècle que les populations délaissèrent définitivement (?) la photographie argentique pour le shoot numérique (surtout à partir du moment où les appareils téléphoniques portables permirent également de photographier ou de filmer).

 


 

PALMARES D'OUTSIDER

  Rimage fit l'acquisition de chacun de ces premiers digitaliseurs, ainsi que de l'une des 50 premières imprimantes à jet d'encre (Sharp JX720) arrivées en France pour enfin restituer l'imagerie numérique sur papier avec le meilleur rendu possible à cet instant (bien que couché sur kaolin, avec un joli velouté de rendu, grâce au rouleau de papier de plusieurs centaines de mètres, [sur 0,70 de large], on ne tournait qu' autour de 500 DPI, et il fallait 5 cartouches, rechargeables avec des seringues, dont une pour le mystérieux liquide de nettoyage des buses).

Ce matériel permit la conception d'affiches (au beau tramage apparent, surtout en 4x3). Ainsi que la mise sur cimaises de quelques expositions (pour étonner la galerie ... par cette cybergraphie séminale, la méthode fascinant alors plus que le sujet, il faut bien le reconnaître...)

On se souvient des premières "photocopies en couleurs", vers 1985, avec le procédé Kiss (en fait, des photos, sur papier cybachrome) qui nous permirent avec l'aide gracieuse de "dissidents de la Butte" (Montmartre) de proposer des Portraits Inventés, après avoir photographier nos aérographies originales, ainsi que peu de temps après, de dupliquer des captures d'écrans (avec une sorte d'entonnoir géant plaqué sur le tube cathodique, simili "chambre noire" ...)

On se rappelle aussi une nuit blanche, en 1989, grâce à l'amabilité et la passion d'un prestataire (patron sous-traitant, pionnier du domaine pré-presse *), passées à conformer une flasheuse de secours pour le postscript de notre béquane atypique ... Ceci afin d'obtenir enfin des films quadrichromie pour l'imprimerie (où l'on s'arrachait les cheveux, mais pour d'autres raisons, de noviciat ... Avant de se ruer sur les pots de fluo ... ;-) )

" SYSTEM D, pas D' ! "

  Grâce à l'apparition de l'ordinateur individuel à bas prix (Amstrad, et surtout Atari) nous avons sauter les barrières. En effet, dans le monde entier (à St Pierre & Miquelon, comme chez les Indiens d'Amérique, en passant par la Picardie) le pré-carré des professionnels s'est vu annexé par des particuliers, organisés en réseaux de passionnés (un petit peu via internet, qui balbutiait, mais surtout par une presse dédiée, façon "fanzines" comme dans la culture BD / Rock).
Et tout le monde s'en trouvait gagnant : les fabricants/développeurs en essor, les intervenants des niches professionnelles plus performantes, les usagers/clients qui sortaient d'un coup d'une esthétique toujours très "Sixties" en ces années 80 ... et gagnaient en créativité offerte, comme en ergonomie proposée.
Grâce à une réelle émulation collective, ces esthètes disposaient soudainement d'une technicité égale à ce qui était en usage, si ce n'est d'une technologie supérieure. Un "Nouveau Monde" à portée de main, si l' on se donnait la peine de défricher le terrain (et d'investir sans garantie).
Une authentique révolution !

À noter que l'efficience de cette cyber-activité devait plus souvent à l'astuce mobilisée, qu'à la puissance offerte par ces processeurs démocratisés ; si l'on songe que l'O.S. tenait sur une disquette de 1 Mo !
(Le meilleur exemple étant ce standard de l'imagerie numérique, HAM, capable de simuler quelques millions de couleurs par l'analyse de la juxtaposition des pixels, par lots voisins, à partir des 256 couleurs de base offertes.)

Les "conventions" nombreuses, (rassemblement d'aficionados avec video-projecteur et sono conséquente, en plus des "stands" de matos sur tréteaux) furent longtemps l'occasion aux jeunes programmateurs de montrer publiquement leurs "DEMOS" sur grand écran. Ces DEMOS (animations 2D/3D avec même de la musique ...) qui illustraient toute l'inventivité ambiante (en particulier en programmation !), qui circulaient, avec l'impératif aussi de tenir sur une disquette (deux au maximum - pour limiter les frais de postage)...

Là se retrouvait une petite foule cosmopolite, de techniciens, d'artistes en herbe (les cadors avaient du retard), de journalistes spécialisés, de distributeurs foncièrement pas vénaux, de novices curieux, de touches-à-tout ébahis, pour assiter à des projections de DEMOS, tout en confrontant les matériels périphériques que réalisaient de petites entreprises naissantes.
Avec un sentiment commun, qui devait ressembler à celui des premiers chrétiens dans leurs catacombes ! ;-)

C'est de là que tout est né.

*

"DEMOS" :Démonstration de programmation informatique hyper compacte / "compilée" ou en open-system (code libre d'accès), avec souvent des jeux, prétextes à animations (2D/3D), des images calculées, et avec même du son (!)
Le contenant prévalait, (la programmation, donc, issée au rang des Arts modernes), et presque pas le contenu en tant que prétention esthétique (même si des critères de satisfaction étaient partagés). Avec l'impératif aussi de tenir sur une disquette (deux au maximum - pour limiter les frais de postage) ...
Des groupes de concepteurs, plus ou moins fameux, occupaient "la scène" (l'underground, proche des hackers, et autres trublions échappés du minitel ...)

(Rien à voir avec le "multimédia" powerpointé des conférences - ce sont les programmations [avec, mais surtout sans, logiciel tout fait] qui étaient en compétition, plut™t que les joueurs ... Quand des concours avaient lieu, à ces occasions).

Vecteurs d'émulation, et jalons de convivialité - Les petites annonces concernant le matériel, aussi, étaient l'occasion de déplacements au travers du pays pour lier connaissance ... Mais avec un état d'esprit différent de celui des Collectionneurs divers, qui ont le même genre de pratiques relativement insensées : aucune nostalgie là, mais un vrai élan post-moderniste (dans cette quête d'une "furieuse élégance" ... programmée.)

 

  Pour se faire une idée de la jubilation qui submergea les terres arides jusque là dévolues à l'informatique, il vous suffit de vous remémorer votre première approche de l'un de ces téléphones sans fil avec ordinateur "embarqué" ... ;-)

On peut se demander comment le systeme néolibéral en est venu à démocratiser dans un premier temps cette technicité jusque là réservée aux grosses structures industrielles ou politiques ? Comment ces pouvoirs de concevoir, de mettre en forme, de communiquer, et d'évaluer, sans être tributaire d'une instance dissuasive, ont-ils pus se voir confiés au simple particulier ?

La réponse est dans la "niche loisirs/jeunesse" : c'est en prenant les jeunes pour ce qu'ils ne sont pas (disons... des consommateurs passifs) ! Et en oubliant que la jeunesse est une qualité mentale qui n'exclut pas la conscience politique et artistique ...
L'autre réponse est évidente : ce fut involontaire ! Puisque c'est par un détournement d'infrastructures à l'origine miltaires (cyber-interconnections), que la créativité et l'imagination ont repris la main !


   Ce matériel rudimentaire bien qu'avant-gardiste (Amiga et périphériques), permit au Collectif de réaliser, pendant une dizaine d'années, environ 300 spots pour la télévision (dans les premiers temps les cameramen de FR3 venaient filmer l'écran de l'ordinateur ! Il n'existait pas de cable ...)
Il s'agissait de décliner les recherches picturales et soniques de notre laboratoire, à l'usage d'une information grand-public, essentiellement consumériste, au sens large (santé, logement, transports etc.) Des travaux appliqués, dans le sillage d'un Pierre Schaeffer ou d'un Jean-Christophe Averty.
(En 1987 " Forum-Info ", puis " Bloc-Notes " vers 91, enfin les Décodages " quasiment chaque semaine - 3mn hebdomadaires diffusées 2 fois - jusqu'en 1997).

Dès lors notre objectif fut d'informer tout en restant ludique (et non plus seulement "divertissant", par conséquent - Et pour divertir de quoi, d'ailleurs ? LA problématique : Détourner l'attention, ou faire tout son possible pour la capter ... voire même la vendre ?).

Une exigence empruntée au monde de la création artistique. (Cela dans un cloaque spéculatif, où la "faune" est exclusivement journalistique - cf. études des conjectures - et la "flore" plutôt sportive - cf. "les paris sont ouverts" - Ainsi, pour nous, découverte d'un jardinage dubitatif ... où les compétences et les bonnes volontés individuelles (y compris parmi les journalistes, sportifs à l'occasion) sont drastiquement encadrées par une centralisation un rien décourageante, mais propice à de bonnes surprises parfois. Dans les médias, plus qu'ailleurs.)



Parallèlement Rimage produisit un show (du vidéo-art en roue libre) diffusé par une installation (un "mur d'images" installée dans un hall donnant sur la rue), à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française. Un spectacle intitulé :

" La Révolution, ça n'est pas seulement tourner en rond ... " (en 1989 donc). Un condensé de rotations, cybertronic à souhait. La giration étant sensée amener l'ivresse après la volupté.

Un propos en pleine cohérence avec récente notre découverte de l'informatique insurrectionnelle ...



S'en suivi un documentaire commémoratif, à l'intention des médiathèques, portant surtout sur la seconde partie de la vie d'Arthur Rimbaud :
Arthur-le-Fulgur' " (en 1991. Avec le soutien du Ministère de la Culture) . Une mise en perspective inédite, permettant un éclairage nouveau sur ce poète finalement assez méconnu..

Ce travail fut en partie conçu avec l'aide d'un logiciel, développé pour la circonstance : ARThur, qui permettait de transformer n'importe quel texte en image (l'ordinateur permettant d'obtenir des images abstraites, en partant de la "routine" de conversion que constitue le poème Voyelles : "A noir, E blanc, I rouge," etc.)
" Le premier logiciel burotico-graphique", parfaitement inutile, multimédia à souhait, et promu comme tel. Pour l'amour de l'Art.


 

Puis nous avons fourni, avec MEGAZONE Productions, la série d'une dizaine d'épisodes de 5mn (avec grosso modo 4 mn de génériques de début, et de fin ... avec dédicaces, et mises à l'index !). Une complainte surréaliste, dont le héros était Raymond Tintamarre (qui jouait également du piano sur la B.O.) :

Sales Histoires : Raymond en a marre ! " (1998)


Ensuite les applications vidéos furent concentrées dans la réalisation du CD-Rom " OUTWARE " (avant la mise en ligne du site éponyme, le premier site dédié au "réfractaires de l'informatique" institutionnelle ... Nous avons toujours eu un faible pour les "causes perdues" ... Ce blog avant l'heure a d'ailleurs toujours été l'un des endroits les plus déserts de la Toile ... ;-)
Une des ambitions affichées fut de militer contre l'impuissance de la météorologie à agir sur les perturbations climatiques. Un sujet aujourd'hui plus chaud que jamais !)


La suite est à cheval sur internet et sur une diffusion idéalement confidentielle, plutôt "politisée", (soucieuse d'améliorer la pratique dans la Société de Consommation). Assez "engagée" donc (ni à gauche, ni à droite, ni au centre : pas d'esprit partisan, aucun manichéisme, mais davanatage une philosophie du "groove" rassérénante), avec une éthique plus que sensible à "l'environnement" (comme on dit, alors que ce dernier s'infiltre au plus profond de nous - nous sommes dedans, jusqu'à la substantifique moelle !)

Simplifiée, la Vie ! " –> Pour constituer une série humoristique décapante, (toujours en développement aux jours d'aujourd'hui), simplicité et efficacité sont requises simultanément à un peu de distanciation.


Dans ce même esprit éclectique, de mêler sensibilisation à une certaine éthique, expression artistique, et conseils (civiques, sanitaires etc.), une vidéo d'accompagnement pour une exposition itinérante (un moyen habile de sonoriser sans en avoir l'air ;-) a été mise sur pieds (et sur structures/cimaises pliables, facilement transportable ...) Avec des affichettes et des cartes postales (de style "archéo-cybernétique bucolique")

Eco-Logis

musique: Chaud Devant / Les Décadeurs +  the Who(“ Won't get fooled again ”) - the Rolling Stones (“ We love you" remix pour le clip "les arbres vous aiment, aimez les arbres ! ”)



Et le seul sujet politique qui nous préoccupe à l'heure actuelle est d'ordre sanitaire : toute les réflexions, toutes les nouvelles mesures, toute la philosophie du pouvoir, ne devraient avoir que ça en ligne de mire. Les Arts et les Sciences ne pouvant que s'engouffrer dans cet entonnoir prophylactique, pour peu qu'ils sortent à la lumière ...
Cela depuis qu'Eve et Adam ont quitté le jardin amniotique d'Eden

.../...

 


DECLINOLOGIE CERTIFIEE

 Ensuite nous avons calmé le jeu, histoire de s'équiper 100% numérique (et non plus mélange "digital"/video & son "analogiques" (sur bandes, quoi).

Cela juste après les stations de FR3 (équipées, avant notre arrivée, seulement de l'antique Damien, palette graphique bidouillée en Picardie, mais ne permettant pas l'animation, même en 2D, autrement qu'en appuyant comme un malade sur la touche "space" ...)
"Primitif-futuriste !" (comme disait le journal Actuel).
(La station que nous fréquentions a tout de même mis plus d'un an avant de s'équiper du même matos que nous (un type de genlock/transcodeur trouvés au même endroit, selon nos conseils), qui en avions toujours eu besoin.
C'est en s'équipant de la sorte que nous avions pu franchir des portes bien gardées. Et que par la suite, on a pu livrer ave,c juste une cassette dans la poche, sans être obligé de transporter la caméra/magneto :-) [Sony 6000 autre césame, à l'époque (rŽvolue!) où Sony "réalisait ce qu'on rêvait" selon le slogan pub d'alors, en vendant du matériel pro (en tout cas compatible et broadcast) à un prix abordable pour des semi-professionnels précaires, mais avisés ...]

  Curieusement c'est quand tout finissait de se mettre en place, que les difficultés sont apparues (pour des raisons en partie extérieures à cette mouvance cyber-culturelle que nous incarnions avec une poignée de passionnés "tombés dans la marmite" sans faire exprès) ... La génération suivante a aussitôt magnifié cet enthousiasme {mais presque uniquement sur le plan musical, ce qui lui fit un peu manquer de souffle pour tenir la longueur} avec la "French touch", qui fit ce qu'elle put (sans se contenter de fantasmer ou de commenter ...).

Parallèlement, on pressentait depuis un an l'explosion en vol de la "bulle internet" (cette réappropriation frénétique d'une utopie viable, par le Marché, qui a bien cru être passé complètement à côté de l'essentiel, et s'est jeté in extremis dans l'affaire, de tout son poids, les deux pieds dans le plat ! Ce manque de discernement à ricochets a coûté très cher - financièrement, à certains, et spirituellement à tous.)

La fermeture définitive de l'usine refournissant les circuits imprimés de l'Amiga - attaquée par Commodore (la "maison-mère"), dès sa remise en route par des allemands qui se crurent légitimement en position de continuer l'aventure (- puisqu'ils étaient simplement dépositaires des droits du logo de la marque -) ne fut pas étrangère à notre relative perte d'enthousiasme.

Commodore étant pourtant le 3ème constructeur mondial, mais il saborda sa filiale Amiga après 2 années de liquidation judiciaire très cafouilleuses (probablement que les liquidateurs, installés en Floride, devaient subir des pressions aussi bien de la part de Microsoft que d'Apple ... Ils touchaient [à tout], mais ne concrétisaient rien ...) Ne restait quasiment que l'underground néozélandais pour fournir des pièces détachées ... (aujourd'hui encore).

Il faut dire aussi qu'auparavant Commodore avait "communiqué", à grands frais, sans aucune concertation avec ses zélateurs/usagers, et complètement à côté de la plaque par rapport à la cyberévolution en cours. Notamment en tentant de promotionner une "TVbox" informatisée, technologiquement inclassable (sans connexion internet alors) ; et avait même sponsorisé le P.S.G. : c'est dire ! (On était loin de "l'Amiga Spirit" ...)

Une industrie qui encline la société littéralement à l'amnésie (ex. perte des mémoires de masse SCSI etc.) ne peut se revendiquer comme participant du progrès. (cf. Article sur les causes de barbarie).

 

PARADOXALITE INOPINEE

Étonnamment, c'est depuis que la technologie est la plus aboutie dans sa sophistication que la créativité est la plus faible.
(On le constate dans les Arts, comme dans tous les domaines de la Science ou de l'Economie où l'imagination est requise, vainement le plus souvent ...)

Le moindre ne pouvant rivaliser avec le gigantisme (cf. les blockbusters que sont Shrek ou l'Age de Glace - dont les produits dérivés constituent une authentique industrie, sans répercussions notables dans le champ spécifique qui favorisa leur genèse.)
L'autre raison étant sans doute une "démocratisation" outrancière, permise par le Net, où chacun peut se prétendre auteur et réalisateur de vidéo. Sans le consentement (après apprentissage) et la stimulation de ses pairs, ni forcément l'approbation d'un public (éclairé - pas uniquement adepte du sensationnel).

Le comble étant, par lui-même, le nouveau canon. Le Must en vidŽo ... (!)

Les autoportraits ultra-complaisants, et les pitreries les plus pitoyables, assumŽes - ne citons pas de noms - , avoisinant avec le glauque, hélas usuel, et la délectation du sordide, dans une violente surenchère, qui n'a d'autre véritable raison d'être que le peu de cas que la société accorde aux authentiques auteurs (les seuls capables de bien improviser) ... tout comme à leurs spectateurs.
(N.B. " authentiques auteurs" : ce qui serait presque un pléonasme, si on ne devait parler que de création et non plus de crime ...)

La "4ème Pouvoir" (celui des médias), a trop longtemps abusé d'une irresponsabilté bon enfant : quand on malaxe les consciences, il convient d'avoir quelques notions professionnelles (psychologiques, sémantiques ou esthétiques, sémiologiques, sociologiques etc.) pour ce faire. Les moyens "mis en oeuvre" (c'est une façon de parler) justifient une exigence roborative (pas seulement financière).
Autrement l'esprit "sportif" se verra définitivement perverti.

« Zone grise » : Contre-exemple appliqué (cf. la radio) de la pertinence médiatique :
> Le pathétique holocauste du Rwanda, fut un gigantesque effort sacrificiel, sans fondements, sans revendications recevables, et sans bénéficiaires. C'est la seule leçon que l'on puisse en tirer : la distraction peut être fatale (et même outrageuse pour la condition humaine). Pendant qu'on lui changeait les idées (manipulation interne, désinformation externe), l'instrumentalisation de l'individu a atteint là son dernier paroxysme.
(Notons aussi l'aspect pernicieux du travail "en série", où l'automatisme prévaut. Sur les ondes, comme sur le terrain.)

La seule doléance identifiable au travers le monde : être reconnu pour ce que l'on est.

 

N'oublions pas tout de même, que, puisque cet immense outil qu'est internet est un formidable révélateur de connerie (y compris pour soi-même ...) par la mise en abîme permanente, les effets de miroir irrépressibles, on peut rêver que cette connerie soit, à moyen terme, en voie d'extinction dans les comportements de l'humanité !
 

 

LA LOI DE LA JUNGLE

Composé de chômeurs (travaillant "jusqu'à pas d'heure" ...), d'un chauffeur de taxi (mécanicien), d'un attaché culturel (de municipalités), d'un vigile (micro au col), d'un vendeur de containers (pour l'éventuel recyclage des déchêts par foyer), d'une juriste., d'une graphiste, d'une traductrice, d'un couple de revendeurs informatique, d'un professeur de dessin, et d'un réalisateur ("chargé de communication" payé à 3/4 temps pour 14h par jour en moyenne) ce Collectif Polymorphe voué à l'audio-visuel, s'adapta à la conjoncture pour toucher le plus large public possible (chaque visiteur, acheteur, ou contributeur, devenant "membre d'honneur"°, autour de ce noyau dur des "membres actifs"°)

( ° Pour se conformer à la loi sur les "Associations" datant de 1901 - soit près d'un siècle avant cette Révolution.)

Et pour notre part, en tant qu'officine culturelle free-lance, nous avons appris à discerner le mensonge ; à connaître les tentatives/offres de corruption déguisée ; ainsi que les jeux d'entregent ; sans y succomber. Puis en nous essayant bien vite au petit-commerce (cf. "produits dérivés") à faire les frais du vol organisé (la routine : les balourds mangent les microbes, ou les ostracisent quand c'est impossible).
Une érosion prévisible, qui est la rançon de l'immobilisme imposé, ce versant policé du non-respect de la création, avec, sur l'autre pan, le vandalisme (alors là, à l'encontre de la "propriété matérielle")...

C'est bien simple : les pouvoirs publics se sont occupés d'empoisonner l'intérieur, et la force privée de raser l'extérieur (de notre spacieux conapt, ex-bastion aux avant-postes de la régulation dans la Société de Consomation, fédérant toute la région, avec un rayonnement transversal pluridisciplinaire avéré).

Après une période d'osmose incroyable (même pas rêvée, jamais simplement envisagée : mais due à une très bonne concordance dans les circonstances ) entre fonction publique (c'est le cas de le dire - la fonction : apporter de l'inédit, de l'information, du conseil) et création privée (au coup par coup, comme toujours), le phare a cessé de clignoter.

"Comment se décider à tout quitter ... pour ... rester en place "

Par la suite ce sont les imposteurs à leur compte, et les naufrageurs par vocation, qui tournèrent autour du vaisseau fantôme en tentant de grignoter ce qui dépassait ...

Puis nous avons pu constater le mimétisme, vampirisant. Un classique : la "récupération". La plupart des rescapés avant-gardistes furent fortement encouragés à suivre "des formations"...

Mais rien de compromettant par rapport à la création renouvelée, et aucun dégât apocalyptique sur le plan financier ("when you got nothing, you got nothing to loose" que l'on pourrait traduire par chez nous : "100% des non-gagnants n'avaient rien tenté ou presque").

Nous ne tardâmes pas à nous rapatrier dans le monde virtuel, en ressuscitant ce Collectif Informel aux statuts si particuliers, et au réglement intérieur très consensuel ...

La Résistance est une aptitude bien française ...

(Nous n'avons pas manqué de nous rendre compte que la virtualisation comme nous l'entendions, n'avait rien à voir avec celle des flux financiers, ni avec les jeux de rôles, ou de simulation, en réseaux (cf. de l'art de hisser la démobilisation, en mode de vie "exaltant" ...)
Notre virtuel est sensible. A chaque coin de rue ... Il sait écouter ; il apprend à témoigner ...

Un regroupement aussi afin d'éviter la lourdeur actuelle du cinéma dit "de court métrage", exempt de toute spontanéité (du fait de la technique, mais aussi et surtout, de ce quadrillage avec les filtreurs intitutionnalisés, les diffuseurs à l'éthique élastique, les critiques et les fanatiques, et toute l'autosatisfaction soporifique qui en suinte ...) et afin de retrouver la fraîcheur, les pastels poétiques ou les grafitis expérimentaux (mieux que les tags surchargés) propres au VIDEO-ART. Entre autres saveurs recherchées ...

La vidéo a toujours flirté avec l'enthousiasme. Sa force est dans l'improvisation ! Un élan capable d'une indignation intacte, également ...

On peut retrouver cette spontanéité recherchée dans la floraison de blogs et autres pages Myspace, qui, d'une certaine façon, ouvrent les lucarnes que la télévision a toujours occultées ...
Mais le risque d'un tel déferlement, sans grand esprit fédérateur, est de noyer le poisson dans l'eau ... ("Trop d'information tue l'information", c'est bien connu ...)
C'est bien d'être connu après avoir, comme qui dirait, jeter sa bouteille à la mer ... Seulement ne risque-t-on pas, comme le chante Sting, de se voir un jour sur la plage au milieu de billions de bouteilles échouées avec leur précieux contenu ? (cf. Message in a Bottle - Police)


Ni déception (puisque aucune attente à la clef), ni tristesse véritable : plutôt une dé-espérance constante, qui fortifie, (dans la "croisade du Blues" ... ) en roue libre.

L'attention se récompense elle-même ! (En plus d'être monnayée, dans le privé, en "temps de cerveaux disponible pour [une boisson gazeuse à la couleur du pétrole] ) ... La flamme de la bougie dispense le feu sans perdre de son éclat.
On sait la valeur d'une véritable attention, par (et pour) un être cher, comparée à celle de milliers de zappeurs/surfers prêts à "casser" ... :-/

Fascination des carrefours. Disponibilité du plus humble. Satisfaction de savourer l'instant présent. Autant de préceptes que peut servir le Vidéo-Art, ou même une certaine "blogosphère", passée au peigne fin ...


" Soyez réalistes, demandez l'impossible ! "

.../... Depuis l'avènement de ce XXIeme siècle, nous avons une montée en puissance vaillante, comme tout un chacun. Le rêve de "l'An 2000", perpétué malgré le désenchantement ambiant, n'indiffère personne ... Car c'est un peu comme si on avait soudainement l'impression que le train est passé sans s'arrêter à la bonne gare ...

Et notre ambition, après de multiples réflexions sur la (re)définition de notre raison sociale, est finalement de "changer la face du monde.".
(Pas le monde, sa face !)

En 2007, la chanson la plus diffusée dans le monde (via les covers dans les pubs TV principalement, mais aussi via des soundtracks de film, via le patinage, ou le karaoké ...) fut ce "Wonferful World" enregistré au milieu du siècle précédent par Louis Amstrong ! Comme quoi ... (le travail de sape des médias, et les "efforts" des majors du disque, entre autres besognes laborieusement objectives, n'ont que peu d'impact, comparativement aux fulgurances de l'Art ...)

Dans une perspective fractale, nous avons décidé d'opérer point par point, pour aboutir dans un avenir certain à la juxtaposition holographique de ces points (dont certains peuvent être désignés par vous-même : il nous importe aussi de savoir par où commencer, selon vous, quel aspects du monde réclame prioritairement une mise à jour dans les plus brefs délais ?), comme pour un puzzle.

Changer la face du monde ? "Avec l'informatique, rien de plus facile !" (La seule limite, c'est celle de notre imagination - comme on dit.)

 

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(à venir : extraits vidéos)

- N.B. On l'aura compris : comme son nom l'indique, Rimage est l'antithèse du Portnawak, ( ce grand n'importe quoi, qui ne rime à rien) -


R'n'R ATTITUDE PROJET (prononcer "pro-jette") : " Un héros peut en cacher un autre "
Série documentaire de portraits illustrant que le véritable héroïsme aujourd'hui est dans la préservation d'une certaine disponibilité, dans l'aptitude à rester fidele à une forme d'éthique personnelle, et dans la propension à favoriser un minimum de santé physique et morale. Même sans tapage, chacun dans son domaine.


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